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SON DYNAMISME ECONOMIQUE

LE VIADUC DES ARTS

On ne peut parler de la Coulée Verte sans parler du Viaduc des Arts. Situé le long de l’Avenue Daumesnil, il est le « support »  de la Coulée Verte pendant 1,5 km. Cette partie, qui est l’une des plus dynamique de la Coulée Verte, représente un véritable « cocon » culturel, social et économique pour le quartier. En effet, ancien viaduc ferroviaire de la ligne Vincennes-Bastille, le Viaduc des Arts est devenu symbole de l’artisanat urbain*.

 

 

C’est dans les années 90, que la Mairie de Paris, a constaté le potentiel que représentait ce lieu en plein cœur de Paris. En effet, en plus de son atout géographique, le Viaduc est aussi synonyme de volume et d’espace. Sa structure ajoute du cachet aux locaux puisqu’elle combine  pierres, briques et verrière.

 

C’est à la SEMAEST, même société qui rénovait la Coulée Verte, que la SNCF a vendu ses parts. Mairie et SEMAEST (devenu un propriétaire emphytéote** jusqu’en 2022)  se sont ensuite arrangés pour que Patrick Berger, architecte prenne en charge la rénovation. Celle-ci ayant pour principale mission d’entretenir ce site exceptionnel et d’y implanter des artisans.

 

Les 62 voûtes sont rénovées entre 1990 et 2000 (à partir de 1989). La SEMAEST a décidé de réitérer la tradition du quartier mettant ainsi, en valeur, tous les métiers d’art. Aux côtés de l’Association du Viaduc des Arts, elle loue ses locaux seulement à des artisans et des artistes. Grâce à des loyers modérés***, elle permet de valoriser les métiers d’art et d’artisanat à Paris. Chaque voûte est un lieu d’expression  qui participe à l’innovation, et à la création de demain. 

Aujourd’hui, une cinquantaine d’artisans et d’artistes prennent possession des lieux pour y exercer leur talent. On retrouve des ateliers, des showrooms, de la restauration, des galeries, des boutiques tout ceci en dessous même des promeneurs de la Coulée Verte.  On y retrouve  des souffleurs de verre, des ébénistes, des designers mode et textile, des paruriers, des restaurateurs d'Art, des encadreurs, gainiers, des luthiers, orfèvres qui créent, fabriquent et restaurent…

Ainsi comme la Coulée Verte, le Viaduc des Arts est une promenade mais cette fois culturelle, qui réunit tout type de population, pour consommer,  se retrouver ou tout simplement regarder les artistes en train de travailler.

* Savoir faire manuel exercé par des artisans.  

**Personne qui dispose d’un contrat de location de très longue durée

*** environs 5000 euros tous les mois pour une surface inédite à Paris.

 

Pour plus d'information rendez-vous sur : http://www.leviaducdesarts.com

L'IMMOBILER 

La ville, c’est dans cet espace que la Coulée Verte se fraye un chemin entre immeubles et voitures. Elle est donc au centre d’un espace de vie, qui s’est vu transformé au cours des années et des aménagements. Mais comment s’est elle transformée ?

Pour tenter de comprendre ce qu’était le quartier avant le réaménagement de la Coulée Verte, nous avons recueilli deux témoignages ; celui d’un historien et celui d’une ancienne habitante du quartier. Lorsque nous les avons comparé, nous nous sommes rendues compte, qu’ils étaient opposés.

 

 D’après Philippe, historien féru de la ville de Paris, son passé de voie de chemin de fer évoluait dans un quartier à prédominance ouvrière. Ce  quartier était certes populaire, mais pas des plus agréable à vivre. Composés de vieux immeubles haussmanniens laissés à l’abandon et  de trottoirs sombres,  rien ne le mettait en valeur.

 

En revanche pour Madame de Cavardi qui habitait rue de la Roquette, (soit un peu plus loin que la fin de notre premier tronçon) son avis reste nostalgique et très positif : « c’était un quartier sympa, ce n’était pas un quartier populaire comme à Ménilmontant ou dans le 2Oe, et ce n’était pas non plus un quartier bourgeois comme dans le 7e ou dans le 16e, c’était un quartier où il y avait l’aristocratie du monde ouvrier ». Aristocratie ouvrière qu’on retrouve aujourd’hui le long de rue du Faubourg Saint-Antoine et au Viaduc des Arts.

 

 

Ces différents témoignages, bien que différents, s’accordent pour dire qu’il était tout de même très facile de se loger, pour peu cher dans le 12eme arrondissement : « à l’époque j’achetais un studio de 3o m2 l’équivalent de 10 000 € » nous dit Madame de Cavardi. Tous deux sont aussi d’accord pour dire que la rénovation de l’ancienne voie de chemin de fer était dans le prolongement du projet de revalorisation du Douzième. Projet qui avait débuté avec la création de la ZAC de Reuilly et de Chalon.

 

Tous ces réaménagements ont créé un nouveau dynamisme économique grâce à  la réelle mise en valeur immobilière du 12e. Lofts,, construction de nouveaux bâtiments, redécouverte des immeubles haussmanniens le long de l’avenue Daumesnil constituent aujourd’hui une réelle diversité de logements, disponibles pour tout type de population. 

Cette revalorisation immobilière s’est accompagnée de tout un projet réglementé par de nombreuses lois pour les immeubles reconstruits (environs 300 autour de la Coulée Verte).  Tous doivent suivre un thème commun pour s’insérer harmonieusement dans la Promenade Plantée. Un article sur le cahier des charge rédigé par Isabelle Biro et Fabienne Gérin, nous montre des conformités que les constructions doivent  respecter. Chaque élément du bâtiment a sa norme à respecter par exemple au niveau :

-du matériau choisi : pour les façades  des plaquettes de briques, « ces matériaux renvoient directement au vocabulaire du Viaduc de Daumesnil » ;

- Pour son accessibilité « les toitures terrasses du bâtiment haut sont traitées accessibles et privatives. Toutes les toitures sont accessibles ainsi que les toitures du bâtiment bas sont couverte de dalles sur plots en béton gravillonné » ;

-Pour son orientation, « les façades Est-Ouest, façades ouvertes, traitées en panneaux vitrés ou pleins, de dalle à dalle, sur toute la longueur»

-Pour sa situation géographique : pour l’avenue Daumesnil, (au dessus de la Coulée Verte) «  Articulée sur le même modèle d’éléments « type » (volet coulissants, bois, terrasses), cette façade est enrichie par la présence de jardinières en béton horizontales et filantes. On obtient donc une émergence d’un « mur végétal vertical », formant une continuité visuelle avec la Promenade Plantée ». 

Nous avons interrogé l’architecte Floriane Marthon (qui a elle même habité un logement de la Coulée Verte) pour qu’elle nous qualifie l’architecture qui entoure la Coulée Verte :

« Architecture dite hétéroclite le long de la Promenade Plantée, représentative de l’histoire de la ville, de l’urbanisme parisien : hauteur, matériau, modénature* des façades, usages des bâtiments (industriel, artisanal, habitable…) qui représente de nombreux styles propres à chaque époque : immeubles haussmanniens au 19e siècle,, logements en briques post-industriels, art déco, barre d’habitation après-guerre, bâtiments géométriques au 20e siècle, etc…

La Coulée Verte s’insère dans un ensemble déjà existant de la ville où l’architecture a toujours été évolutive suivant les différents courants historiques. A travers les bâtiments qui longent cette voie, on lit les époques qui ont construit Paris jusqu’à de nos jours » 

Nous nous sommes ensuite rendues dans une agence immobilière, l’agence de la Coulée Verte, pour en savoir plus sur ce marché, jusqu‘à lors inconnu pour nous.  Cet entretien s’avéra bénéfique et très enrichissant, car il nous permit de nous rapprocher d’un peu plus près de l’épaisseur immobilière de la Coulée Verte. L’agent immobilier, Thomas XXX nous dit que bien que la Promenade Plantée soit agréable et apporte une image de qualité à l’entreprise, ce n’est pas elle qui amène des clients. En effet, elle représente un atout, mais ce n’est l’objet de la demande. Aujourd’hui c’est bien le douzième dans son ensemble qui est devenu très prisé. Celui-ci est doté d’une grande diversité de types de populations et d’habitats.

L'ALLEE VIVALDI 

L’Allée Vivaldi, située au niveau du 2e tronçon, représente une autre  partie commerçante de la Promenade Plantée. Avec ses multiples restaurants/terrasses, elle constitue un véritable dynamisme économique,  encore plus en été. Nous y trouvons des restaurants proposant différentes saveurs gastronomiques. Le long de cette allée, nous trouvons trois tables d’exception. Du très particulier restaurant chinois Jardin de Mandchourie qui propose une cuisine pékinoise peu connue en Europe au Jodhpur Palace, restaurant indien renommé en passant par Le Janissaire, proposant une cuisine turque raffinée. 

Nous retrouvons également d’autres restaurants tel O’ Cantina, café servant des spécialités mexicaines ou encore l’Espace Cyrnea, lieu culturel corse qui propose aussi de la restauration. Ce restaurant se cache derrière une grande façade peinte comme un village corse. L’intérieur est très surprenant, nous nous retrouvons dans une pièce fermée en pierre qui rappelle les caves corses. L’établissement propose d’ailleurs une cave à vin, ainsi qu’une épicerie fine et une librairie. Des veillées ont lieu régulièrement. Les gens s’y retrouvent pour manger un bout, discuter, chanter … 

 

 

Nous trouvons au niveau de la fontaine, un bar à chicha qui a remplaçé un magasin de rollers implanté stratégiquement à deux pas de la Coulée Verte, ici se retrouvent des jeunes adeptes de la chicha.

Quelques services se sont installés comme des cabinets de kinésithérapie. Quelques boutiques s’implantent sans jamais perdurer longtemps (tableaux, vin, …)

LA RUE MONTGALLET

La rue Montgallet représente une véritable dynamique économique avec ses commerces de réparation de matériel informatique. Dans Paris la rue Montgallet est connu pour ses réparations d'appareils éléctrinoque peu couteuses. Ces boutiques sont tenues par des commerçants d'origine asiatique. Philippe, passionné de l'hisoire parisienne, nous raconte une petite anecdote à ce propos. Il nous explique que ces chinois se sont installés ici pour des raisons historiques. La communauté chinoise est une des plus vieilles de Paris. Après 1918, on manque de main d’œuvre. Des chinois venus d’Indochine sont donc venus travailler en France, les emplois y étant disponibles dans les usines d’armement. Ils sont alors venus par bateaux jusqu’à Marseille et prennent après le train jusqu’à Gare de Lyon. Ce qui les amène ainsi dans le quartier du 12e. Après la rue Montgallet a ramené des magasins informatiques par la présence de l’ancienne enseigne Surcouf spécialisé dans les ordinateurs. Surcouf arriva au moment où la vente des PC devint accessible à tous.

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